Lumière et Komorebi
光・木漏れ日
peintures, porcelaines, vidéo
et œuvre produite in situ à la Quai4 galerie
EXPOSITION du 21 septembre au 9 novembre 2024
du jeudi au samedi de 14:30 à 18:30
TALK / RENCONTRE le 12 Octobre à 16:00
Confirmation présence par mail :
Que vois-tu ? de la lumière ? des ombres ? du temps ? Pourquoi les peins-tu ? qu’est ce qui t’intrigue autant à voir l’apparition d’un rayon lumineux ? Pourquoi vouloir saisir cette fugacité ? Comment être témoin d’un phénomène lumineux que tu viens de voir trop rapidement ? Quelle est cette fascination à observer la lumière diurne sous les arbres ? Pourquoi aimes-tu tant les komorebis qui forment des taches rondes sous la canopée par ciel dégagé ? Pourquoi cette patience à les observer ? Et puis, il n’y a jamais personne dans tes tableaux. Pourquoi ? La lumière est quelqu’un ? ou personne ? Une présence ? Quelle est cette nécessité à peindre cette présence ? Quels espaces choisis-tu de peindre ? ou bien ce sont plutôt les espaces qui te choisissent ? Pourquoi ces espaces ? Sont-ils des hétérotopies pour toi ? Pourquoi offrir cet instant à travers tes peintures ? Peut-on entrer dans ces espaces ? est-ce une ode à la mémoire ? la nostalgie ou la rêverie ? une tentation de reconstituer ce qui t’échappe ? Au fond, qu’est ce qui t’échappe ? Pourquoi consacrer du temps à des choses brèves ? éphémères ? Qu’est ce qui reste de tes observations et ressentis ? Quel est notre rapport au temps ? Et que faire de son irréversibilité ?
Je peins ce que je vois. Que ce soit sur le sol, le mur, la réflexion d’une lumière sur une vitre, le plafond, mon regard est toujours attiré par ces présences lumineuses. Ces rencontres avec ces jeux de lumières et d’ombres sont omniprésentes mais tellement silencieuses. Ces apparitions de lumières et ombres ne crient pas pour qu’on les regarde, elles s’offrent à ceux qui les remarquent.
Souvent, les paysages me choisissent. Honnêtement, je ne sais pas pourquoi je peins de la lumière, des ombres, des paysages. Je sais juste que certaines scènes m’ont touchées. A partir de ce moment-là, une urgence s’installe : peindre/dessiner des mémoires qui insistent pour exister plus longtemps. A l’inverse d’une image qui se consomme, elles se dévoilent lentement, à leur propre rythme. Mes œuvres sont le résultat d’une pluralité de temps qui se juxtaposent : les traces gardées d’une scène, d’un moment, le processus de reconstitution de l’image et les nouveaux éléments qui s’invitent pour imaginer un autre paysage. Je trouve une certaine beauté dans la difficulté de vouloir saisir ce qui nous échappe. Mes œuvres ne sont que des instants, des espaces, des saisons, des ombres et des lumières. Peut-être que je souhaite rendre hommage à ces paysages si brefs, pour la force qu’ils ont à capter toute mon attention pour proposer un nouvel espace-temps, une magie : un paysage qui n’existe que par la peinture et le dessin.
Michiko Van de Velde
« … il semble que Michiko veuille saisir en images cette conscience de la pluralité du temps et de l'espace, et surtout du caractère impalpable du temps.
C’est dans ce changement permanent de la lumière que la fugacité du temps et de l’espace deviennent pour elle à la fois visibles et tangibles.
Nous devrions peut-être considérer le travail de Michiko Van de Velde comme une réédition de ‘Kunst der Fuge’. Car, comme dans les fugues de J.S. Bach, elle transforme la volatilité et le caractère insaisissable
du temps en art de vivre »
Koen Van Synghel, Brussel, 27 janvier 2023